F1 - Shanghai : consignes Ferrari, acte II !

Après avoir été très mécontent de son dernier tour en Q3, où il n'a pu faire mieux que le quatrième temps, Charles veut se rattraper et à déjà prévenu qu'il faudra compter sur lui en course. Pour cela, faut-il encore que la mécanique tienne le coup et que les consignes ne viennent pas tout gâcher.

Sur la grille de départ de ce millième Grand Prix de l'histoire, Bottas est en pole position mais attention car l'on sait que Hamilton est très revanchard. Les Ferrari sont en embuscade et leur première mission sera de prendre un bon départ et d'éviter les ennuis avec Verstappen qui s'élance juste derrière eux.

Le tour de formation nous dévoile le choix des différents pneus :
En tendres (rouges) : Gasly, Renault, Haas, Giovinazzi et Albon.
En médium (jaunes) : Mercedes, Ferrari, Verstappen, Toro Rosso, McLaren, Williams, Racing Point et Räikkönen.

Les pneus froids font déjà des dégâts puisque Verstappen et Kubica partent en tête à queue. Les deux pilotes parviennent néanmoins à reprendre leur position sans souci.

A l’extinction des feux, Bottas prend un départ moyen et c'est Hamilton qui entre en tête dans le premier virage. Derrière, Charles fait la même chose sur Vettel. Au troisième virage, les McLaren prennent la Toro Rosso de Kvyat en sandwich et déclenchent la Virtual Safety Car, le temps de nettoyer les débris. Pourtant, c'est bien le Russe qui est puni d'un drive through !

La course reprend rapidement mais les Mercedes en ont profité pour prendre deux secondes d'avance sur les Ferrari. Au sixième tour, les Ferrari sont déjà repoussées à 5 secondes. Le Britannique est régulièrement deux dixièmes plus rapide que son équipier tandis que les rouges accusent une bonne demi-seconde par tour. A ce rythme-là, la victoire à la régulière n'est déjà plus qu'un rêve lointain.

Au onzième tour, soit à 45 de l'arrivée, Ferrari demande déjà à Charles de laisser passer Vettel qui serait plus rapide que le Monégasque. Pourtant, les chronos des deux pilotes Ferrari sont les mêmes.

BOX : "Tu dois aller plus vite que Vettel sinon tu devras le laisser passer."
CL:"Oui mais sommes aussi rapides... ok on verra dans 2 tours."
BOX : "Compris."

Au tour suivant, on ordonne à Charles de laisser passer Vettel.

BOX : "Laisse passer Sebastian, laisse le passer."
CL : "Mais je suis entrain de creuser l'écart !"
Le Monégasque s'exécute non sans mal.

Au dix-huitième tour et alors que Hülkenberg ouvre la liste des abandons, Verstappen tente l'undercut sur les Ferrari et entre le premier dans les stands. Vettel fait de même dès le tour suivant et ressort juste devant. Plus loin, Verstappen tente de le dépasser mais sans succès.

De son côté et avec des pneus en fin de vie, Charles continue de perdre un temps fou. Il roule en 1'40 quand ses deux rivaux sont en 1'36.
La stratégie de Ferrari envers le Monégasque semble claire. Continuer le plus longtemps possible sur ses pneus afin d'avoir des pneus beaucoup plus frais en fin de course. Mais c'est évidemment peine perdue. Charles rentre à la fin du vingt-troisième tour mais trop tard, Vettel et Verstappen ont pris 15 et 13 secondes d'avance.

Loin devant, les Mercedes ont eu le temps de changer de pneus et de repartir avec 10 secondes d'avance sur Vettel. Clairement, les Ferrari ne sont pas au niveau ce week-end.

Au trentième passage, Charles est une seconde plus rapide que Vettel et Verstappen. A cet instant, l'écart est de 11 et 6 secondes et chez Ferrari, on commence à penser à un deuxième arrêt. Et dire que le rythme du Monégasque est identique à celui d'Hamilton et plus rapide de deux dixièmes par rapport à Bottas. Quel dommage !

Au trente-cinquième tour, Verstappen passe une deuxième fois par les stands et repart en pneus médiums (jaunes). Vettel copie une nouvelle fois la stratégie Red Bull et ressort largement devant tandis que Charles poursuit sa route.

Au quarantième tour, Bottas repasse Charles pour le gain de la deuxième place. Il reste 16 tours. Soit le Monégasque continue comme ça et terminera au pire cinquième, soit il change de pneus maintenant et finira à la même place. La logique voudrait de continuer mais non, Ferrari le rappelle une deuxième fois aux stands. Le Monégasque repart à 14 secondes de Verstappen et a 12 tours pour revenir au moment où Kvyat abandonne à son tour.

A cinq tours de l'arrivée, Charles prévient son équipe qu'il a un problème avec sa boite de vitesse mais son équipe le rassure en lui disant que tout va bien.

Sous le drapeau à damiers agité par Alain Prost, Hamilton remporte sa deuxième victoire de la saison, la soixante-quinzième de sa carrière. Bottas signe le doublé et précède Vettel de 7 secondes. Verstappen termine quatrième, même si Charles est revenu à 3.6.

Signalons le meilleur tour en course de Pierre Gasly dans le tout dernier tour, une stratégie très intelligente de la part de Red Bull qui vole un point à Vettel, auteur précédent du meilleur tour. On se demande pourquoi Ferrari n'a pas fait la même chose avec Charles puisqu'il avait plus de 45 secondes d'avance sur le Français et que cet arrêt ne lui aurait rien coûté.

Enfin, soulignons la superbe course d'Alex Albon, dixième, alors qu'il partait depuis la voie des stands. Charles avait raison de nous prévenir qu'il serait très fort une fois arrivé en Formule 1.

Classement de la course :
01. L. Hamilton (Mercedes) Vainqueur
02. V. Bottas (Mercedes) + 6''552
03. S. Vettel (Ferrari) + 13''744
04. M. Verstappen (Red Bull) + 27''627
05. C. Leclerc (Ferrari) + 31''276
06. P. Gasly (Toro Rosso) + 1'29''307
07. D. Ricciardo (Renault) + 1 tour
08. S. Perez (Racing Point) + 1 tour
09. K. Räikkönen (Alfa Romeo) + 1 tour
10. A. Albon (Toro Rosso) + 1 tour
11. R. Grosjean (Haas) + 1 tour
12. L. Stroll (Racing Point) + 1 tour
13. R. Grosjean (Haas) + 1 tour
14. C. Sainz (McLaren) + 1 tour
15. A. Giovinazzi (Alfa Romeo) + 1 tour
16. G. Russell (Williams) + 2 tours
17. R. Kubica (Williams) + 2 tours
18. L. Norris (McLaren) + 2 tours
19. D. Kvyat (Toro Rosso) OUT
20. N. Hülkenberg (Renault) OUT

Après trois courses, pas besoin de parler du championnat.
Le classement ci-après parle de lui-même.

TOP 5 du championnat :
01. L. Hamilton : 68 points
02. V. Bottas : 62 points
03. M. Verstappen : 39 points
04.  S. Vettel : 37 points
05. C. Leclerc : 36 points

Classement des constructeurs :
01. Mercedes : 130 points
02. Ferrari : 73 points
03. Red Bull : 52 points
04. Renault : 12 points
- Alfa Romeo : 12 points
06. Haas : 8 points
- McLaren : 8 points
08. Racing Point : 7 points
09. Toro Rosso : 4 points
10. Williams : 0 point

Déclaration de Charles après la course :
"J'ai pris un bon départ mais notre performance n'est clairement pas aussi bonne que celle des Mercedes même si je n'ai pas été ridicule non plus.
J'ai essayé de préserver mes pneus dans mon premier relais mais l'équipe m'a demandé de laisser passer Sebastian. Quand je me suis retrouvé derrière lui, nous étions aussi rapide l'un que l'autre et j'ai encore plus abîmé mes pneus. Ensuite je ne sais pas pourquoi mais l'équipe m'a demander de rester en piste. Clairement ce n'est pas une bonne course pour nous. Pour ce qui est de l'échange de nos positions, je ne préfère rien dire pour le moment. Je dois en parler avec l'équipe parce que c'est dur à digérer. Parfois les choses sont très différentes entre ce que l'on voit depuis la voiture et ce que l'on voit depuis le muret des stands."


Photo : XPB Images

6 réflexions au sujet de « F1 - Shanghai : consignes Ferrari, acte II ! »

  1. La frustration de Charles doit être immense,
    Ses qualités de pilote incontestables,
    La fougue de la jeunesse ne se conjugue pas avec "patience''
    Et pourtant il va Lui en falloir de la patience, et a ses supporteurs aussi si on veut entendre l'hymne Monégasque retentir............. bravo.

  2. Il faut que Charles réagisse " politiquement en interne " .il ne peut plus etre traité comme cela et avec des stratégies aussi foireuses . 3 courses qu'on lui ordonne de se plier sans au final, aucun avantage à seb , qui au passage n'a pas le moindre mot spontané à l'égard de son coéquipier å l'arrivée. Seb ne pourra de toutes les façons plus être champion du monde . Trop de retard et trop de sous perf/ mercedes. Alors Ferrari devra t elle encore 18 fois dire å Charles " laisse passer " et puisqu'ils seront tous les 2 là en 2020 , redire 21 fois de plus " laisse passer " à Charles pour rien ? Ceci est ridicule pour Ferrari et peut etre pour Charles . Matia Binoto ferait mieux de se concentrer sur les perfs chassis moteur ou la fiabilitė et de laisser ses pilotes s'expliquer .
    Quand on voit l'avantage donnė à seb en course , on peut meme se demander s'ils sont réellement traitės à égalitė en terme de marėriel .
    Quand on voit Charles se sacrifier en pneus usés en resistant à Bottas sans compensation , on ne peut douter de sa loyautė .
    Au bout de 3 courses , Ferrari accumule déjà un retard considėrable et aucun de ses pilotes n'est dans les 3 premiers au gėnėral .
    Désolé d'être un peu long et remonté , mais la F1 ne se grandit pas avec ce genre de consignes. Charles et son entourage doivent réagir et autrement que sur la piste .Il y a danger de Raikonisation.
    Keep fighting Charles -))

    1. Bonjour Pascal ! Nous sommes aussi remontés que vous... Nous ne comprenons vraiment pas pourquoi les ordres sont à toutes les courses et surtout, à quoi ils servent.
      Pour Ferrari, faire P3 avec l'un ou l'autre la même chose... A moins que ce soit pour justifier le salaire 10 fois plus élevé de Vettel ? C'est vrai que ça fait cher la place !
      En espérant qu'il y ai plus de courses comme celle de Bahrein mais sans le souci technique à la fin ;)

  3. Il faut surtout noter la déroute de Ferrari en ce début de saison entre les problèmes mécaniques, le manque de compétitivité et des stratégies hasardeuses.

  4. Je ne comprends pas l'acharnement de Ferrari à mettre des bâtons dans les roues de Charles pour favoriser Vettel. Ça en devient ridicule. Trois GP = trois fois des consignes de course. Heureusement que Charles les a ignorées à Bahrein.

Les commentaires sont fermés.