Exclu : Interview avec Charles Leclerc !

C'est hier que la petite famille Leclerc était présente sur le circuit de Brignoles afin de participer aux 5 heures de Brignoles, rebaptisée pour l'occasion "Trophée Forza Jules". Organisée de mains de maître par Yannick Iglésias (directeur du circuit) et Philippe Bianchi, cette course d'endurance de 5 heures alliait des sportifs de haut niveaux comme Charles ou Armand Convers aux pilotes amateurs de la région à l'instar de la Scuderia Varoise, toujours en verve sur le circuit Brignolais.
Bien que la pluie aie été présente tout au long de la journée, c'est toujours avec le même plaisir que nous avons retrouvé le vice-champion ALPS 2014 pour quelques questions entre deux relais.

Nous profitons de cet article pour remercier All Road Management qui nous permet de travailler en relation étroite avec Charles tout en nous accordant toute sa confiance depuis bientôt trois ans.

Voici notre entretien :

CLF : C’est la première fois qu’on se retrouve ici à Brignoles pour une interview. Que t’évoque cette piste ?
CL : C'est la piste de mes débuts et ça me fait réellement plaisir de revenir ici. Cette fois c'est pour soutenir mon ami Jules Bianchi lors d'une course d'endurance, mais comme d'habitude, je vais faire de mon mieux pour bien figurer à l'arrivée.

CLF : Est-ce qu’une course comme celle d’aujourd’hui, en faisant équipe avec tes frères, reste très importante à tes yeux ?
CL : Oui évidemment, même si l'objectif reste le même à savoir la victoire. Mais ce qui compte vraiment c'est de s'amuser et le geste de soutien envers mon ami Jules.

CLF : Cela fait environ dix ans que tu évolues en sport mécanique et tu n’as que 17 ans. Tu es aussi très mature, mais tu n’as tu pas peur de grandir trop vite ?
CL : Non car je pense que la maturité est primordiale en sport automobile, donc ce n'est pas une mauvaise chose.

CLF : Tu as quand même le temps de voir tes amis et ta famille durant la saison ?
CL : Oui, évidemment. Même si j'ai un emploi du temps chargé, j'essaye de faire en sorte d'avoir quelques moments pour mes amis et pour moi-même car c'est très important de savoir relâcher la pression des week-ends de courses.

CLF : Qu’est-ce que tu as prévu pour Noël et Jour de l’an ?
CL : Pour Noël je serai en famille et pour le jour de l'an j'irai avec des amis à la montagne, avant de me remettre au travail en vue de l'année prochaine.

CLF : Cette année, ta carrière a pris un tournant totalement nouveau avec la Formule Renault 2.0. Peux-tu nous expliquer quelles sont les principales différences entre le karting et la monoplace ?
CL : Je pense qu'il y en a énormément car ce sont deux mondes très différents. La façon d'utiliser les freins et de piloter sont très différentes, même si dans le fond, la gestion de la course reste la même. L'expérience acquise en karting me sert donc en monoplace même si le pilotage n'est pas le même.

CLF : D’un point de vue physique, qu’est-ce qui est plus difficile ? La monoplace ou le KZ1 ?
CL : Je pense que d'après ce que j'ai pu voir jusqu'à présent, c'est le KZ1. Peut-être pas au niveau du cou, mais je pense qu'au niveau des bras et tout le haut du corps, le KZ reste le plus difficile.

CLF : Quel bilan tires-tu de ta première saison, et as-tu rempli tes objectifs ?
CL : Je suis assez content, même si évidemment, j'aurais préféré gagner le championnat. Lorsque nous sommes face à un Nyck de Vries qui en est à sa troisième année en Formule Renault 2.0, qui connait énormément tant la voiture que les pistes [...] Je suis quand même Champion Rookie et deuxième au classement général avec deux victoires à Monza, c'est donc une très bonne saison. J'ai également effectué trois meetings en Eurocup qui se sont bien passés, même si celui de Spa a été plus compliqué car nous n'avons jamais mis le doigt sur les bons réglages. Voilà pourquoi je pense que c'est une bonne saison.

CLF : En tant que passionné de F1, qu'as-tu ressenti en roulant pour la première fois sur des pistes mythiques comme Monza ou Spa ?
CL : Pas grand chose même si ça impressionne un petit peu la première fois. Ensuite on s'y fait puisque cette année nous avons roulé sur beaucoup de pistes actuelles ou anciennes de la F1. Finalement quand j'arrive sur un circuit l’objectif reste le même, à savoir apprendre la piste le plus rapidement possible afin de connaître toutes les astuces qui me permettront d'aller le plus vite possible. Et tout ça avant les qualifications et quand je me retrouve face à des gens comme Nyck de Vries par exemple qui n'a plus ce problème-là, c'est toujours un peu plus compliqué.

CLF : Donc durant ton premier tour, tu n'as pas le temps de te dire "ouah je suis à Monza", ou à Spa ?
CL : Non, même si lorsqu'on passe la première fois dans le raidillon de Spa, la compression est énorme, ce qu'on ne voit pas forcément de l'extérieur. C'est très impressionnant parce que ça monte énormément mais après quelques tours ça devient une habitude.

CLF : Quel est ton meilleur souvenir de la saison ?
CL : Monza ! J'y ai remporté ma première victoire en monoplace le samedi et j'ai récidivé le lendemain donc ce fût un super week-end !

CLF : Le mois dernier, tu as roulé en Formule Renault 3.5 pendant une demi-journée. Raconte-nous tes impressions.
CL : C'est une voiture, au top ! Je pense qu'elle est parfaite pour moi car on peut être très agressif avec elle et c'est une chose qui me convient totalement. On sent énormément la puissance lorsqu'on accélère et j'adore ça. Il y a aussi une grosse différence au niveau des freins puisqu'ils sont en carbone et que ça freine beaucoup plus fort qu'en 2 litres.

CLF : Que fais-tu pendant l'intersaison ?
CL : Je vais me préparer physiquement pour l'année prochaine. J'irai chez Formula Medicine qui s'occupe très bien de moi.

CLF : Enfin, même si c’est ton manager Nicolas Todt qui décidera de quoi ton avenir sera fait, as-tu une équipe qui te tente plus qu'une autre, que ce soit en 2.0 ou en F3 ?
CL : Oui, mais pour le moment je préfère rester neutre. J'ai déjà essayé quelques équipes et il m'en reste encore quelques-unes. Donc je ne préfère rien dire pour l'instant.

CLF : Mais tu as déjà une petite idée !
CL : Oui !

CLF : Merci et on revoit très vite ! 
CL : Merci à vous !

Juste après cet entretien, Charles a rapidement repris place dans le kart numéro 17 qu'il a mené de main de maître jusqu'à l'arrivée ! Même si "l'armada Leclerc" accompagnée pour l'occasion du très sympathique Tom Bianchi a connu deux pannes de kart, l'équipage #JB17 est quand même parvenu à monter sur la plus haute marche du podium avec une belle avance sur le second.


Photo : Serge Didier/DSP