F1 2022 - Essais hivernaux de Bahreïn : Un travail très positif !

C'est la dernière semaine avant le premier Grand Prix de la saison et le moins que l'on puisse dire, c'est que tout le monde est très impliqué dans le développement des voitures. Si les temps au tour ne veulent rien dire, on pourrait avoir quelques surprises vendredi prochain tant les solutions diffèrent d'une monoplace à l'autre.

Une Mercedes totalement revue !
La W13 dans sa "version B" a radicalement changé. Désormais, elle possède des pontons ultra réduits avec des entrées d’air très étroites contre le cockpit de la voiture. Le nouveau plancher est agrémenté d'une série de vagues, destinées à ramener l’air contre la carrosserie et à le guider jusqu’à l’arrière. La place gagnée devrait améliorer l’efficacité aérodynamique de la monoplace. Avec cette solution révolutionnaire mais néanmoins extrême, le centre de gravité de la voiture devrait être un peu plus bas, ce qui améliore sa maniabilité et son équilibre, même si on a pu constater de nombreux blocages de roues et une grande instabilité. Voyez ci-dessous la différence entre la version de Bahreïn (à gauche) et celle de Barcelone.
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Et ici une superbe comparaison entre la Mercedes et la Ferrari.
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Red Bull a également changé ses pontons en cours de semaine :
Les nouveaux pontons de la Red Bull (voir photo ci-dessous) ne sont pas aussi différents de ceux utilisés jusqu'à vendredi soir. Il s'agit plutôt d'un peaufinage de la précédente version. On peut voir que dans sa partie supérieure (au niveau du sponsor Oracle), le ponton est désormais creusé, de manière à bien diriger le flux d'air vers le bas et l'arrière de la monoplace. Dans sa partie inférieure, le ponton est un peu moins affiné qu'à Barcelone. Il a donc entièrement été remodelé même si visuellement, ça ne saute pas aux yeux comme c'est le cas pour la Mercedes. Il n'empêche que Red Bull n'a apporté cette évolution qu'hier matin, ce qui ne leur a laissé qu'une seule journée pour tester son efficacité.
Détails des pontons de la Red Bull RB18

Pas affolée, Ferrari se concentre sur elle-même :
Si Ferrari avait prévenu qu'elle n'apporterait pas de grosse évolution cette semaine, il n'en demeure pas moins que le travail sur le plancher continue. Jeudi, Charles a essayé une troisième version (après les deux premières vues à Barcelone) tandis que Sainz (à gauche) en a essayé une quatrième l'après-midi.

Vendredi, Ferrari a continué son travail sur le plancher avec une cinquième spécification (voir photo ci-dessous), preuve que l'équipe Maranello a été très impliquée sur ce nouveau projet.

Vous l'aurez compris, les rouges misent clairement sur le concept de base qui a l'air très encourageant et qui ne cesse d'évoluer. Cette semaine, l'objectif principal était de récolter une grande quantité d'informations avec chacune des spécifications du plancher. La fiabilité n'ayant encore jamais fait défaut à la F1-75, les rouges en ont profité pour avaler les kilomètres dans le but de choisir la version finale de leur châssis.

Laurent Mekies l'a même confié au micro de Canal+ :
"Nous apprenons à chaque fois que la voiture prend la piste. Nous sommes là avant tout pour ça car nous devons la caractériser. Imaginez, ça fait un an que nous simulons cette voiture. On simule l'aérodynamique, les pneus, la liaison au sol, le moteur et nous essayons de faire la corrélation de tout ça entre le simulateur et la réalité. Jeudi, nous étions encore vraiment sur de la corrélation et nous nous sommes doucement tournés vers la préparation du premier Grand Prix."

De l'optimisme chez les fans de Ferrari !
Chez Ferrari, même si on ne le dit pas publiquement, on doit être satisfait. Du côté de la fiabilité, ni Charles ni Sainz n'a été inquiété. La F1-75 a tourné comme une horloge durant l'ensemble des six journées d'essais et ça, c'est déjà une très bonne chose. Au niveau de la conduite, la voiture semble plutôt facile à conduire et ça aussi c'est positif.

Mattia Binotto :
"Nous nous donnons la note de 8/10 quant à l'avancement de nos essais hivernaux. Nous sommes conscients de notre valeur mais aussi de celle de nos adversaires qui le démontrent aujourd'hui et l'ont déjà démontré dans le passé. Il y a des sourires au sein de notre équipe car notre monoplace a une bonne base. Elle roule bien et ça nous permettra de pousser jusqu'à la limite. Je peux dire que les trois grandes équipes seront proches et que nous serons juste derrière Red Bull et Mercedes. Nous les presserons. Pour en revenir à notre voiture, lorsque nous avons défini son design, nous avons tout essayé en termes de solutions, de suspensions, etc. A notre avis, le meilleur compromis est celui que nous avons choisi. Nous ne sommes pas loin les uns des autres mais il faudra quatre à cinq courses pour voir le vrai potentiel de ces courses. Le bilan des essais et de la première course ne sera pas définitif. Nous espérons que la voiture est meilleure que celles des saisons passées. Ce sera un long championnat et le développement que nous pourrons faire comptera beaucoup. Ce qui est certain, c'est que la première course devrait être spectaculaire."

Charles Leclerc : 
"Je ne peux pas dire grand-chose sur la vitesse de notre voiture. Nous n'avons pas encore d'idée précise mais c'est bien de voir que nous sommes fiables et que nous pouvons faire de nombreux tours sans problème. C'était certainement l'un des meilleurs tests auxquels j'ai jamais été confronté. Avec un projet aussi important, vous vous attendez à des problèmes mais à part le marsouinage, nous n'en avons pas eu et tout s'est bien passé. Nous n'avons pas extrait 100% de la voiture et ça va prendre du temps. Nous ne savons pas grand-chose non plus sur nos adversaires. J'ai vu que Red Bull a découvert un nouveau package aujourd'hui et je sais que Mercedes n'a certainement pas montré tout ce dont ils sont capable. Bien sûr, nous savons à quelle vitesse nous pouvons aller avec notre voiture mais nous devons être prudents."

Pour le reste, rendez-vous dès la semaine prochaine, toujours à Bahreïn, pour ce qui sera le premier Grand Prix de la saison ! En attendant, n'oubliez pas que nous sommes aussi sur Facebook et surtout sur Twitter !


Photo : Scuderia Ferrari