F1 2023 - Bahreïn : un mauvais départ mais la saison est longue

Après 103 jours sans Formule 1, nous nous retrouvons pour le premier week-end de Grand Prix, ici à Bahreïn qui depuis 2021 accueille l'ouverture de la saison. Les compteurs sont remis à zéro, les prétendants au titre sont prêts et surtout, les écuries ne peuvent plus cacher leur jeu comme aux essais hivernaux. Ferrari et Charles semblent satisfaits de la nouvelle voiture bien qu'elle ne semble pas totalement adaptée au pilotage du Monégasque. Chose qui peut changer au cours de l'année. La SF-23 est le dernier petit bébé de Binotto, et pourrait devenir, au fur et à mesure de la saison, celui de Vasseur grâce aux multiples évolutions, qui on l'espère seront plus adaptées au style de Charles.

La journée du vendredi est dédiée aux deux séances d'essais libres. Lors de la première, Ferrari tente d'introduire un nouvel aileron arrière (mono mat) qui n'a pas pu être testé lors des essais hivernaux. Malheureusement, il oscille tellement sur chaque vibreur qu'il devient tout de suite évident qu'il faut repasser à l'ancienne version, celle avec deux montants. Signalons que les pilotes Ferrari n'ont effectué aucun chrono en pneus tendres. Charles se retrouve logiquement cinquième, à plus d'une seconde du temps de référence de Pérez.

Lors de la deuxième séance, c'est Alonso qui crée la surprise en alignant le meilleur chrono devant les deux Red Bull. Charles est à quatre dixièmes, concentré à effectuer des simulations de course. La dégradation apparait plus importante que chez Red Bull et Alonso.

La journée du samedi débute avec la dernière séance libre. Charles termine cinquième, à trois dixièmes d'Alonso, une nouvelle fois en tête.

Les choses sérieuses démarrent avec les qualifications mais le début de la Q1 ne se passe pas très bien pour notre Monégasque. En effet, au début de son premier tour rapide en pneus médiums, il perd des pièces de carbone provoquant ainsi un drapeau rouge. Cela ne l'empêche quand même pas de passer en Q2, une séance qui se déroule sans accro et qui lui permet d'accéder à la Q3.

Cette fois, il n'est plus du tout question de cacher son jeu. Après la première tentative, Charles signe le deuxième temps provisoire, à un dixième de Verstappen. C'est une très agréable surprise puisque nous les attendions au moins à trois dixièmes. Au moment, de partir pour la dernière tentative, gros coup de froid chez Ferrari puisque Charles descend de sa monoplace sans même pouvoir se défendre. On croit tout de suite à un souci mécanique. Pendant ce temps, Perez ne se fait pas prier et remonte deuxième, repoussant le Monégasque à la troisième place. Lors de l'interview post-qualificative, Charles explique qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Ferrari et lui ont simplement préféré garder un train de pneus tendres pour le départ de la course. A voir si ce sera payant mais sur le papier, cela paraît assez logique compte tenu de la dégradation assez importante de la SF-23.

Dimanche, on apprend deux heures avant le départ que Charles est contraint de changer sa batterie. Est-ce la réelle raison de sa fin de séance qualificative prématurée d'hier ? Personne ne le saura jamais. Signalons que chaque pilote n'a le droit qu'à deux batteries par saison.

Le choix des pneus au départ : Tout le monde en tendres (rouges) sauf Magnussen qui part en durs (blancs).

A l'extinction des feux, Charles prend un bon départ puisqu'il dépasse Perez dès le premier virage. Lors des premiers tours et comme prévu, Verstappen s'en va. En revanche, contre toute attente, Charles mène la vie dure à Perez qui ne parvient pas à reprendre l'avantage. Malgré un blocage au huitième tour et le retour du Mexicain à quatre dixièmes, le Monégasque ne s'affole pas et parvient de nouveau à le sortir de sa zone DRS. L'écart remonte à 1"5 avant le double arrêt des Ferrari qui repartent en pneus durs (blancs). Notons qu'il s'est passé à la perfection et que, comme c'était déjà le cas l'an dernier, Sainz n'est pas au niveau de son équipier. On parle de plus d'une seconde au tour moins vite que le Monégasque. Et dire que ce dernier n'est pas encore totalement à l'aise dans sa monoplace...

Un peu avant la mi-course, Perez qui était à 3 secondes de Charles (en pneus durs) est revenu grâce à ses pneus tendres (rouges) et prend l'avantage sur la Ferrari. Le Mexicain ne se fait pas prier pour prendre le large à coup d'une seconde au tour. Il devient assez évident qu'un deuxième arrêt s'impose à la Ferrari du Monégasque et il intervient au trente-quatrième tour. Pour le dernier relai, Perez et Charles sont en pneus durs mais séparés de 9 secondes. Là encore, l'écart augmente inexorablement au profit de la deuxième Red Bull.

Derrière, Alonso fait des Mercedes ses deux premières victimes tandis que Sainz est déjà dans sa ligne de mire. Quinze tours avant l'arrivée, alerte rouge chez Ferrari, Charles est au ralenti ! La SF-23 du Monégasque a rendu son dernier souffle. On prend les mêmes et on recommence... Tout cela profite à Alonso qui, d'un coup de DRS, dépasse son compatriote et monte virtuellement sur le podium !

Sous le drapeau à damier, Verstappen remporte une course qu'il a menée de bout en bout, seul au monde. Perez termine deuxième et assure le doublé, bien que son rythme ait été loin de celui de son équipier. En troisième position, Alonso monte sur un podium pour la première fois depuis le Grand Prix du Qatar 2021. Une belle récompense pour un pilote de son calibre.

Pour revenir à Ferrari, entre le manque de rythme total par rapport aux Red Bull et le retour d'une fiabilité fragile, le spectre d'une saison 2022 est déjà revenu dans l'esprit des tifosis. La saison est encore longue, certes, mais c'est quand même assez inquiétant d'être aussi loin d'eux. Attendons quelques courses pour porter un jugement sur Aston Martin. Clairement, l'équipe technique Ferrari a beaucoup de pain sur la planche avant de pouvoir nous faire rêver, à nouveau.

Classement de la course :
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TOP 5 du championnat pilote :
01. M. Verstappen : 25 points
02. S. Perez : 18 points
03. F. Alonso : 15 points
04. C. Sainz : 12 points
05. L. Hamilton : 10 points
...
19. C. Leclerc : pas de point

Classement des constructeurs : 
01. Red Bull : 43 points
02. Aston Martin : 23 points
03. Mercedes : 16 points
04. Ferrari : 12 points
05. Alfa Romeo : 4 points
06. Alpine : 2 points
07. Williams : 1 point
08. Alpha Tauri : pas de point
09. Haas : pas de point
10. McLaren : pas de point

Déclaration de Fred Vasseur après la course : 
"L'avantage d'un premier Grand Prix c'est que nous avons une photo réelle de la situation. Je dirai qu'il y a des points positifs comme notre performance sur un tour. Je pense que nous sommes dans le match avec Red Bull en tout cas. Ensuite il y a deux vrais sujets. Le premier c'est la dégradation qui n'est pas bonne. Il ne faut pas se voiler la face, par rapport à Red Bull, nous ne sommes pas là et il faut absolument améliorer la situation. Deuxième sujet, la fiabilité parce qu'au-delà du problème moteur sur la voiture de Charles, nous avons été fragiles tout au long du week-end. C'est notre situation après la première course, elle est telle qu'elle est et il faut l'affronter. Nous devons nous mettre au travail dès ce soir ou demain matin pour corriger ce qui ne va pas. Pour la batterie je pense qu'elle sera récupérable. Bahrein c'est la piste la plus agressive du début de saison en terme de dégradation et c'est l'une des plus facile pour dépasser. Du coup, dès qu'on est moins bien, on souffre. Notre situation n'est pas bonne et nous devons nous remettre au travail."


Photo : motorsportweek.com

3 réflexions au sujet de « F1 2023 - Bahreïn : un mauvais départ mais la saison est longue »

  1. fred vasseur a aucune excuse le circuit est agressif pour red bull aussi meme conditions alors c'est quoi le probleme la on est partie sur la meme saison que 2022 ce sont des grands pilotes donc ils meritent de voiture a la hauteur ( la fin de ferrari) ?

  2. Décidément la fiabilité de Ferrari est désastreuse pour un premier grand prix. Espérons que l'amélioration pour la suite des évènements va rendre à cette écurie une place de leader que nous attendons depuis si longtemps.

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