23 mai 2015 : interview avec Radio Monaco

Il y a deux semaines s'est déroulé le Grand Prix de Monaco de Formule 1. Parmi les nombreux passionnés et autres VIP en tout genre, Charles était là, mais il était très difficile de l'apercevoir en raison de son emploi du temps bien chargé. Il a donné des interviews pendant une grosse partie de la journée et nous vous proposons aujourd'hui celle qu'il a faite pour Radio Monaco.

RM : Retenez bien son nom, Charles Leclerc ! Bonjour Charles !
CL : Bonjour !

RM : Vous êtes Monégasque, vous roulez en Formule 3, ça se passe très bien pour vous avec déjà deux victoires cette année.
Comment vivez-vous cette année ? Bien j'imagine, mais est-ce que ça ne place pas un peu d'angoisse au fond du coeur et de la tête de se dire :
"Je démarre fort avec deux victoires, maintenant il faut continuer".

CL : "Non, pas vraiment. Pour le moment ça se passe super bien, nous sommes monté sur le podium à chaque fois sauf à la première course où j'ai eu une crevaison. Je pense qu'il faut que nous continuions à travailler, tout le temps, et nous verrons où nous serons à la fin de la saison. Pour le moment ça se passe bien, nous sommes sur une bonne lancée. Le prochain meeting se déroulera à Monza, j'y ai gagné mes deux premières courses en monoplace, donc j'espère que ça se passera aussi bien que l'année dernière."

RM : J'imagine que votre passion pour la Formule 1, pour le sport automobile, étant Monégasque, vous l'avez découverte un beau jour du mois de mai. Cela ne pouvait se passer que comme ça !

CL : "Oui c'est vrai. Je regarde le Grand Prix depuis que je suis tout petit et même tous les Grand Prix en général. J'adore ça, la vitesse c'est ce qui me plait et j'espère les rejoindre un jour"

RM : Vous êtes allé les voir en bord de piste il y a quelques jours.
Où êtes-vous allé exactement et qu'est-ce qui vous a impressionné ?

CL : "Je suis allé au virage du tabac, la vitesse est incroyable, et passer à 200km/h entre les murs c'est vraiment un truc de fou ! C'est vraiment ce que j'aimerais faire  un jour."

RM : Evidemment je vais vous poser la question que tout le monde vous pose ce week-end car vous roulez en monoplace, vous avez 17 ans, Max Verstappen a 17 ans lui aussi, il est en Formule 1 chez Toro Rosso et il a donc fait le grand saut. Il n'a pas fait les étapes habituelles.
Que pensez-vous de lui et de sa trajectoire ?

CL : "Il a fait du très bon travail. J'ai roulé pendant cinq bonnes années avec lui en karting, on se battait presque à toutes les courses et ça se passait plutôt bien. Il a décidé de se diriger vers la F3 tout de suite après le karting alors que nous avons préféré faire de la Formule Renault 2.0 ALPS. Nous étions d'accord avec mon manager sur le fait qu'il fallait y aller étape par étape. Il a fait le bon choix, je suis très content pour lui et ça montre également le niveau des jeunes pilotes actuellement"

RM : Charles, lorsqu'on est jeune pilote, aspirant à être pilote de F1, est-ce que c'est un monde dans lequel on peut pénétrer et glaner des conseils auprès des pilotes actuels ou anciens ?

CL : "C'est un monde très fermé, très compliqué. J'ai la chance d'avoir Nicolas Todt (ndr : All Road Management) comme manager, il connait beaucoup de personnes dans ce milieu-là et m'aide énormément.
J'ai aussi un parrain sportif qui est Jules Bianchi et qui m'a beaucoup appris dans le sport automobile en général. Il m'a présenté à beaucoup de personnes et je le remercie d'ailleurs"

RM : Max Verstappen a prouvé que l'on pouvait aller très vite en passant de la F3 à la F1, ce qui a énervé les instances dirigeantes puisqu'il n'avait pas 18 ans. La réglementation a changé, du coup c'est plus contraignant aujourd'hui, à cause de Verstappen.

CL : "Oui c'est vrai ! (Rires) Maintenant il faut avoir 18 ans, être titulaire du permis de conduire et avoir fait au moins deux années en monoplace. La FIA a attribué des points à chaque championnat et il faut en avoir un minimum pour passer en Formule 1."

RM : Alors imaginons que tout se passe bien, que vous ayez les points nécessaires et que le budget soit là lui aussi. Est-ce que vous feriez une année de plus par exemple en GP2 ou est-ce que vous vous dites que si Verstappen l'a fait, vous pouvez le faire aussi ?

CL : "Ce n'est pas aussi facile que ça, mais si il y a une place en F1 et que l'on m'appelle, alors j'irai. C'est certain ! On ne peut pas refuser."

RM : Charles Leclerc était avec nous, pilote originaire de Monaco qui a fait toutes ses études ici [...]
CL : "Oui !"

RM : Qui n'a toujours pas le permis donc !
CL : "Non pas encore, j'ai une Twizzy, c'est pas vraiment un véhicule, c'est une petite voiture, c'est marrant."

RM : Charles qui est donc un fidèle auditeur de Radio Monaco, il nous l'a confié tout à l'heure spontanément, merci beaucoup et bonne continuation !"

CL : "Oui, de rien et merci à vous !"

Propos recueillis par Fabrice Brouwers et Jean-Christophe Dimino.

Merci à Camille Chappuis, journaliste de Radio Monaco, pour nous avoir envoyé l'interview en podcast et autorisé à la retranscrire sur notre site.

Radio Monaco est diffusée en FM sur 95.4 de Bordighera à Saint-Tropez, sur 103.2, à Cannes et Grasse et sur 98.2 à Monaco et Menton.


Photo : radiomonaco.com