F1 2023 - Mexico : Un Charles presque parfait !

La page du Grand Prix des Etats-Unis doit vite être tournée, voire déchirée. La disqualification de Charles et de Lewis Hamilton suite à un contrôle de la FIA (conforme au règlement certes) a beaucoup fait parler cette semaine. Heureusement, les tifosi et Ferrari peuvent se pencher vers leur nouvel objectif, à Mexico City. Les Rouges n'ont plus que vingt-deux points de retard sur Mercedes après la course à Austin, la deuxième place visée au championnat du monde des constructeurs est donc largement envisageable et serait un beau lot de consolation après une saison 2023 compliquée.

D'un point de vue technique, les ingénieurs de Maranello ont apporté de nouveaux disques de frein pour le développement de la monoplace de 2024. Un capot permettant un meilleur refroidissement du moteur est également à l'étude, le circuit des frères Rodriguez est perché à plus de deux mille mètres d'altitude et l'air permettant l'aération est naturellement plus rare. Il n'est finalement pas choisi et une configuration utilisée à Budapest est préférée.

Les essais libres se déroulent convenablement mais la crainte d'une forte dégradation pneumatique ainsi que d'un refroidissement insuffisant est forte. La SF-23 est néanmoins équilibrée et efficace au freinage, ce qui, associé à une excellente vitesse de pointe, autorise les supporters à un bon résultat pour Charles et Sainz. A noter la première session officielle d'Ollie Bearman, le protégé de la Scuderia Ferrari Academy. Le jeune Anglais de 18 ans est directement entré dans le bain et rivalise avec les concurrents directs de la Haas et laisse penser à un futur brillant en F1.

Samedi, les deux premières parties des qualifications sont compliquées pour Ferrari. La confiance n'est pas totalement au rendez-vous. Sainz passe même de justesse en Q3 après une incapacité à améliorer son temps en Q2. Charles est légèrement plus à l'aise mais il confiera après la Q3 qu'il pensait davantage se battre pour une troisième ligne sur la grille. Il en sera autrement. En effet, le Monégasque réalise une fois de plus ce qu'il fait de mieux à bord de sa monoplace, une Pole Position ! Pour la quatrième fois de la saison, et la vingt-deuxième fois de sa carrière (il égale Fernando Alonso), il tire le meilleur de sa voiture et devance ses dix-neuf collègues de travail.  Avec Sainz, ils bloquent la première ligne de la grille, ce qui est un bel accomplissement pour Vasseur et les siens. Charles souhaite sans aucun doute faire taire les statistiques qui le placent comme un des moins bons convertisseurs de Pole en victoire de la grille.

Toutefois, s'il existe bien un circuit où la Pole Position est un cadeau empoisonné, c'est bien à Mexico. L'interminable ligne droite est propice aux dépassements, et Verstappen est le mieux placé pour sortir du premier virage en tête.

Dimanche, Charles décide fort logiquement de partir avec des pneus mediums à l'instar des treize premiers pilotes sur la grille. Le soleil est au rendez-vous et la pression aussi, tant l'attente est longue jusqu'à ce premier virage.

Au départ, Charles réalise un mauvais envol et les deux Red Bull encerclent le Monégasque au moment du freinage au premier virage. Perez, qui avait pris l'aspiration de son coéquipier, a pu se porter à hauteur de Charles mais tourne trop tôt et se fait percuter par l'aileron avant de la Ferrari. C'est un fait de course mais l'erreur provient tout de même du Mexicain. Il est contraint d'abandonner alors que son baquet n'est pas assuré pour la saison prochaine... Charles s'en sort très bien puisque seul un appendice aérodynamique de son aileron avant est arraché. Malgré la supposée perte aérodynamique, Il Predestinato reste en piste et rivalise avec les temps au tour de Max Verstappen, le nouveau leader de la course.

Une fois les évènements du premier virage passés, c'est une course d'endurance pneumatique qui débute. Les températures de la piste sont très élevées et les pilotes doivent gérer en fonction. Les attaques doivent être efficaces et rapides car le risque de surchauffe est important.

A la fin du vingtième tour, Verstappen s'arrête aux stands et ressort septième. Il laisse les commandes du Grand Prix à un Charles très performant sur sa gestion des pneus alors qu'au même moment, Hamilton est à la lutte avec Sainz pour la troisième place virtuelle. Le choix a été fait du côté de Ferrari d'optimiser le premier relais en mediums et Charles continue d'impressionner. Verstappen dépasse Sainz pour la deuxième place et pointe à un peu plus de huit secondes au vingt-neuvième tour et regagne une seconde par tour sur la voiture du leader.

L'arrêt de Charles à la mi-course est bon. Il ressort deuxième à seize secondes du triple champion du monde néerlandais mais, dans sa traditionnelle malchance, la stratégie établit vole en éclats en même temps que la suspension arrière gauche de Kevin Magnussen... Une voiture de sécurité puis un drapeau rouge stoppe l'effort des pilotes.

Un nouveau départ arrêté attend les pilotes et c'est à Verstappen de subir la première position sur la grille. Côté technique, le choix a été fait de remplacer l'aileron avant de Charles.  A l'extinction des feux, tout se passe bien mieux pour Charles et Sainz. Les deux Mercedes, toutes deux en pneus mediums, font un rapproché sur les deux Ferrari. Au quarantième tour, Hamilton dépasse Charles pour le gain de la deuxième position. Le podium est largement possible pour le Monégasque, mais il faut un travail d'équipe de la part de Sainz pour retarder la remontée de Russell.

A quinze tour de l'arrivée, les écarts sont stabilisés et un quatrième podium attend Charles, aux côtés de Verstappen et Hamilton. Sainz est à quatre secondes de son coéquipier.

Max Verstappen ramène dans son armoire un cinquante-et-unième trophée de vainqueur, il égale ainsi Alain Prost. Les chiffres sont affolants et s'il remporte les trois prochaines épreuves, il finira l'année à égalité avec un certain Sebastian Vettel. Il remporte sa seizième victoire cette saison, un (nouveau) record. Charles entérine de son côté un podium plus que mérité avec une troisième place ! Après la déconvenue américaine, il se relance en maitrisant sa monoplace handicapée et pousse Ferrari vers sa quête de la deuxième place aux classement constructeurs...

TOP 5 du championnat pilotes :
01. M. Verstappen : 491 points
02. S. Perez : 240 points
03. L. Hamilton : 220 points
04. C. Sainz : 183 points
05. F. Alonso  : 183 points
06. L. Norris : 169 points
07. C. Leclerc  : 166 points

Classement des constructeurs : 
01. Red Bull : 731 points
02. Mercedes : 371 points
03. Ferrari : 349 points
04. McLaren : 256 points
05. Aston Martin : 236 points
06. Alpine : 101 points
07. Williams : 28 points
08. Alpha Tauri : 16 points
09. Alfa Romeo : 16 points
10. Haas : 12 points

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Photo : Media Ferrari