F1 - Hockenheim : une occasion ratée

Au lendemain d'un samedi désastreux qui a vu les Ferrari essuyer deux problèmes mécaniques en moins de 50 minutes, Charles va devoir serrer les dents et se donner à 200% s'il veut signer un cinquième podium en autant de courses. D'un autre côté, on se demande encore comment une équipe comme Ferrari peut reussir à faire autant d'erreurs stratégiques tout en ayant des faiblesses en soufflerie et sur sa mécanique.
Nous ne ferons pas de comptes mais même Williams ne semble pas en faire autant !

La journée démarre avec la course 2 de Formule 4 et avec la pole position d'Arthur. Au départ, le petit frère de Charles ne prend pas un bon envol et se retrouve deuxième dès le premier virage. Au deuxième passage, il attend le tout dernier moment pour se décaler et reprend la tête à l'épingle du virage 4 alors que ces monoplaces n'ont pas de DRS.

Entre le quatrième et le dixième tour, deux Safety Car font leur apparition pour deux accidents mais à chaque fois, le Monégasque contrôle la course sans trop de souci. Sous le drapeau à damiers, Arthur décroche sa première victoire en Formule 4 ! Evidemment, Charles était là dès sa descente de monoplace et la complicité des deux frères qui se vouent une admiration sans limite y est très frappante. Au championnat, Arthur remonte deuxième à 11 points de Théo Pourchaire alors qu'il reste encore 4 meetings soit 12 courses.

Du côté du grand frère, les choses s'annoncent plus compliquées puisqu'il ne s'élance que dixième. Un podium reste néanmoins possible, surtout qu'il pleut pour la première fois de la saison. Pour Charles, il va falloir éviter les touchettes dans les premiers tours et nous faire une course solide car il va se passer beaucoup de choses.

Le tour de formation lève le voile sur les choix de pneus et il est simple puisque tout le monde opte pour des pneus maxi pluie (bleus). Signalons qu'il y a 3 tours de formation mais ils sont tous décomptés des tours du Grand Prix. Si bien qu'au moment où les voitures reviennent sur la grille, il n'y a plus 67 mais 64 tours.

A l'extinction des feux, Hamilton prend un bon départ tandis que les Red Bull restent scotchées sur leur emplacement. Derrière, Charles a déjà repris quatre places en autant de virages tandis que Vettel est déjà quatorzième.

Au deuxième passage, Perez perd l'arrière de sa voiture et vient heurter le mur intérieur du virage 8. La Safety Car est déployée. Vettel et Albon sont les premiers à mettre les intermédiaires (verts) avant qu'ils ne soient imités par le reste des pilotes exceptés Magnussen, Albon, Norris et les Williams. Dans la précipitation, Ferrari relâche Charles trop tôt (sous le nez de Grosjean) mais pour une fois, la FIA est très clémente envers les rouges en ne leur infligeant qu'une pénalité financière. La course de Charles aurait pu être gâchée mais il n'en n'est rien.

Au restart, Charles prend la cinquième place de Magnussen, non sans difficulté tandis que Vettel est déjà revenu à la huitième place.

Au quatorzième tour, Ricciardo abandonne moteur explosé, ce qui active brièvement la Virtual Safety Car. Même si ce laps de temps est très bref, il suffit à Ferrari pour faire revenir Charles aux stands pour changer de pneus. L'arrêt est un peu long mais il va quand même lui faire gagner du temps sur ses adversaires lorsqu'ils s'arrêteront sous régime de drapeau vert. Pour une fois, Ferrari a bien joué le coup !

Au dix-huitième tour, le Monégasque profite de ses nouveaux pneus pour signer le meilleur tour en course (1'27''697) et pour reprendre trois secondes pleines aux trois premiers. Avec un tel rythme, il rejoint rapidement Verstappen qui butte sur un Bottas visiblement en difficulté sous ces conditions.

Au vingt-quatrième tour, Vettel passe par les stands et repart en pneus tendres (rouges), comme l'a fait Magnussen un tour plus tôt. Deux tours plus tard, Verstappen fait la même chose mais il repart eb médiums (jaunes) avant de nous faire un joli 360 sans conséquence sauf une légère perte de temps.

Derrière, les choses s'accélèrent puisque Stroll part en tête à queue tandis que Norris abandonne sur problème moteur. A cet instant, la Virtual Safety Car est activée l'espace de quelques instants et une fois encore, Ferrari joue bien le coup en faisant rentrer Charles pour passer les tendres (rouges).

Au tour suivant et après s'être déjà plusieurs fois fait peur à cet endroit, Charles abandonne en se faisant piéger une bonne fois pour toute puisqu'il pleut une nouvelle fois dans le dernier virage. En aquaplaning total, le Monégasque ne peut rien faire pour contrôler sa voiture et termine sa course dans le mur de pneus. Fou de rage, il a tout juste le temps de sortir de sa voiture avant qu'Hamilton n'arrive pour se sortir exactement au même endroit, à deux mètres près !
Sous la panique, Hamilton rentre vite aux stands mais il coupe l'entrée de la voie des stands (comme il l'a fait l'an dernier) et change son aileron avant après un arrêt interminable de 50 secondes ! Cette fois, on vous passera le paragraphe sur sa chance légendaire...

Après ces deux coups de théâtre coup sur coup, la Safety Car est déployée tandis que Verstappen est en tête devant Hülkenberg, Bottas, Albon qui n'a jamais roulé dans une F1 sous la pluie avant aujourd'hui et Hamilton qui va se voir pénalisé d'ici quelques tours.

A la mi-course qui marque également le cap de la mi-saison, la course est relancée avec Verstappen en tête tandis que Bottas butte sur Hülkenberg et que Hamilton dépasse Albon au moment où il est une nouvelle fois placé sous enquête pour avoir roulé trop doucement lors du Virtual Safety Car.

Au quarantième tour, Hülkenberg se sort au même endroit que Charles et Hamilton mais comme le Monégasque, sa course s'arrête là. La chance a choisi son propriétaire depuis bien longtemps. La Safety Car est une nouvelle fois de sortie et Mercedes ne veut pas faire rentrer Hamilton pour ne pas qu'il ressorte très loin avec sa pénalité de 5 secondes. A l'inverse, Verstappen conforte sa première place en s'arrêtant et en repartant toujours en tête.

Au restart, il reste encore 20 tours et tout peut encore se passer surtout que pratiquement tout le monde s'arrête à nouveau pour passer les slicks. Avec ses 5 secondes de pénalités, Hamilton est reparti douzième tandis qu'on ne sait pas encore ce que les commissaires ont décidé pour sa deuxième enquête, lorsqu'il a été trop lent lors de la VSC.

A 11 tours de l'arrivée, Verstappen tient bon la barre en tête de la course tandis que Hamilton nous fait un 360 à la sortie du premier virage tout en prenant le soin de passer à 20 centimètres du mur sans ne rien toucher. Est-ce nous qui avons parlé de chance ?

Par contre, à cinq tours de l'arrivée, Bottas fait la même erreur au même endroit mais sans l'énorme fortune de son équiper. Le Finlandais vient mourir dans le mur de pneus et fracasse l'avant de sa Mercedes provoquant son abandon et une nouvelle Safety Car.

La course reprend pour les 5 derniers tours avec Vettel qui ne perd pas un instant pour prendre la quatrième place de Sainz puis la troisième de Stroll. Au même instant, Albon sort Gasly tandis que le même Vettel remonte deuxième dans l'avant-dernier tour après avoir dépassé Kvyat.

Sous le drapeau à damiers, Verstappen remporte un superbe Grand Prix d'Allemagne malgré l'abandon de Charles qui nous laisse avec d'énormes regrets. Vettel termine deuxième alors qu'il partait dernier, tandis que Kvyat réussit l'exploit de sa vie en terminant troisième avec une Toro Rosso !

Bien qu'il ne doive sa présence à l'arrivée que par sa chance légendaire, Hamilton termine onzième et ne marque aucun point. Bottas a perdu une superbe occasion de recoller ! Qui a dit que Hockenheim devait disparaître du calendrier ?

Si Charles perd très gros au championnat (26 points sur Verstappen et 18 sur Vettel), il peut se consoler en se rendant compte que Ferrari a très bien géré les événements en terme de stratégie. Que ce soit pour lui ou pour Vettel, l'équipe de Maranello a été quasi parfaite hormis l'unsafe release du début de course. Si Ferrari pourrait nous faire des courses comme ça à chaque fois, nous serions les plus heureux du monde !

Pour le savoir, il faudra être présent dès le week-end prochain pour le Grand Prix de Hongrie, un circuit où il est très compliqué de doubler et qui ne devrait pas sourire aux rouges de part sa conception.

Classement de la course :
01. M.Verstappen (Red Bull) Vainqueur
02. S.Vettel (Ferrari) + 7''333
03. D.Kvyat (Toro Rosso) + 8''305
04. L.Stroll (Racing Point) + 8''966
05. C.Sainz (McLaren) + 9''583
06. A.Albon (Toro Rosso) + 10''052
07. K.Räikkönen (Alfa Romeo) + 12''214
08. A.Giovinazzi (Alfa Romeo) + 13''849
09. R.Grosjean (Haas) + 16''838
10. K.Magnussen (Haas) + 18''765
11. L.Hamilton (Mercedes) + 19''667 (sous enquête après l'arrivée)
12. R.Kubica (Williams) + 24''987
13.  G.Russell (Williams) + 26''404
14. P.Gasly (Red Bull) OUT
15. V.Bottas (Mercedes) OUT
16. N.Hülkenberg (Renault) OUT
17. C.Leclerc (Ferrari) OUT
18. L.Norris (McLaren) OUT
19. D.Ricciardo (Renault) OUT
20. S.Perez (Racing Point) OUT

TOP 5 du championnat :
01. L.Hamilton : 223 points
02. V.Bottas : 184 points
03. M.Verstappen : 162 points
04. S.Vettel : 141 points
05. C.Leclerc : 120 points

Classement des constructeurs :
01. Mercedes : 407 points
02. Ferrari : 261 points
03. Red Bull : 217 points
04. McLaren : 70 points
05. Toro Rosso : 42 points
06. Renault : 39 points
07. Alfa Romeo : 36 points
08. Racing Point : 31 points
09. Haas : 19 points
10. Williams : 0 point

Déclaration de Charles après la course :
"J'ai fais une erreur et même si ça ne change rien, je trouve que c'est une honte que les organisateurs laissent de l'asphalte dans les deux derniers virages pour une course de Formule 1. Il n'empêche l'erreur est mienne alors que l'équipe avait fait un super travail pour préparer au mieux la course d’aujourd’hui. La stratégie était aussi très bonne et j'ai tout jeté à la poubelle. C'est vraiment dommage."

 


Photo : Twitter

2 réflexions au sujet de « F1 - Hockenheim : une occasion ratée »

  1. ...Eh bien bravo pour ce résumé de course ....vu le nombre de péripéties ....--) sans compter les disqualifications des alfa .

    Bravo a Arthur.

    Pour Charles , c'était splendide jusqu'au pit des tendres . Quand j'ai vu des boudins rouges sortir , j'ai ( hurlé -)) à la bêtise .... beaucoup trot tot et trop risquė...je ne sais qui a pris la dėcision , charles ou le muret .
    La chance se verouille , on ne la retente pas , elle repasse rarement 2 fois...

    Bon , c'est la 2eme partie de saison maintenant .
    Charles est plus rapide que seb ( meme ce dimanche ). C'est avėrė .
    Ne lui reste qu'a confirmer par le graal de la victoire . Spa ?
    Allez , une bonne entente avec seb , l'auto va vite , etre opportuniste mais pas trop en strat , et on va l'avoir cette victoire .

    Ps : un mot sur Pierre ... Ou plutôt non , ça me fait de la peine .

    A dimanche ptochain .

    1. Merci beaucoup Pascal ! Dur dur de faire un résumé quand il se passe autant de choses.
      Pour les tendres, je penses honnêtement que c'était la bonne décision, il fallait juste rester sur la piste, peut-être quitte à perdre 0.5 dans les deux derniers virages pour rester sur la piste mais assis derrière un ordinateur, c'est toujours facile de commenter les choses. Charles n'a pas été le seul à se planter à cet endroit puisqu'ils ont été 3 ou 4 sans compter la chance de cocu d'Hamilton.

      Charles est aussi rapide voir plus rapide que Vettel, nous sommes d'accord. Ce qui est rageant, c'est que pour une fois que Ferrari fait une stratégie du feu de dieu, c'est Charles qui "a merdé.
      Aller, il vaut mieux que ça arrive cette année plutôt qu'une année où il jouera le titre :)

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