F1 2022 - Silverstone : encore un énorme gâchis

L'été s'installe sur le paddock de la Formule 1 et les dix écuries se rendent en Angleterre, sur le mythique circuit de Silverstone. L'an dernier, Charles y avait réalisé son seul podium de l'année, après avoir cédé la tête de la course à Hamilton dans les ultimes tours de piste. Cette année, Ferrari tente de sortir d'une passe plus que compliquée avec les multiples incidents mécaniques des derniers Grands Prix. Pour rappel, la performance satisfait grandement les ingénieurs de Maranello, et les grosses améliorations attendront pour être testées.

Le week-end anglais débute sous la pluie, et les monoplaces peinent à sortir de leur garage lors de la première séance d'essais libres. Seulement six tours sont effectués par Charles, sans trop de données réellement exploitables. La seconde session est davantage précieuse puisque les pilotes ont pu travailler sur le rythme de course. Dans ce domaine, force est de reconnaître le retour au premier plan des Mercedes qui semblent lutter avec Red Bull et Ferrari. Toutefois, l'exercice du tour rapide reste une spécialité des Rouges, et la Pole peut tomber dans l'escarcelle de Sainz ou de Charles.

Le lendemain, les doutes sont permis chez les tifosi : Max Verstappen écrase la concurrence lors des derniers préparatifs avant les qualifications. Plus de quatre dixièmes séparent le Néerlandais du Monégasque. Les Mercedes poursuivent leurs efforts et devraient pouvoir être en mesure de chercher une première ligne sur la ligne dimanche.

Samedi après-midi, la pluie s'invite aux qualifications, rendant l'exercice encore plus passionnant. En Q1, les trois équipes de pointe signent les six meilleurs temps. Les pneus intermédiaires créent des écarts importants car près de trois secondes séparent Verstappen de Latifi, dernier qualifié pour la Q2.

En Q2, la domination de Verstappen est toujours d'actualité et le champion du monde en titre relègue la concurrence à plus de quatre dixièmes. Charles est toutefois meilleur sur les deux premières séances que son coéquipier. Tout reste ouvert pour la Q3.

Les douze dernières minutes des qualifications sont très prometteuses, avec une lutte entre les cadors, et avec des outsiders qui peuvent créer la surprise tels que Alonso ou Norris. Grâce aux conditions météorologiques, les pilotes peuvent enchaîner les tours. Après les premières tentatives, c'est justement Alonso qui place provisoirement sa monoplace en Pole position. La piste sèche rapidement dans les derniers instants et les temps tombent tout aussi vite. La Pole change à chaque passage sur la ligne et finalement, c'est Carlos Sainz qui devient le 104e poleman de l'histoire de la Formule 1. Il surprend tout le monde, à commencer par lui-même. Charles a commis une erreur à la sortie du virage 14 et échoue à la troisième place, derrière Verstappen et devant Pérez.

C'est la première fois de la saison que, à la régulière, l'Espagnol devance le Monégasque. C'est également pour la première fois, exception faite à Montréal, que Charles ne part pas de la première ligne, preuve de sa remarquable régularité.

Déclaration de Charles, P3 à l'issue des qualifications :
"Je suis déçu mais je suis content pour Carlos, il a fait un super boulot. La dernière tentative était le moment où je devais tout mettre bout à bout et je ne l’ai pas fait, donc je ne mérite pas d’être en pole. La troisième place est toujours bien pour démarrer et si je mets tout bout à bout, j’espère pouvoir remonter en course. Je pense que le rythme est là donc si on a une course propre, tout devrait bien se passer. Un bon départ et une bonne gestion des pneus seront importants, les stratégies seront mélangées entre un et deux arrêts donc il sera intéressant de voir qui choisira l’un et l’autre. On espère prendre la bonne décision pour revenir là où nous voulons être. Lors des dernières courses, nous n’avons pas pu le montrer car nous avons eu des problèmes mais j’espère que la journée de demain sera la bonne."

Dimanche matin, le ciel est dégagé. Toutefois, les gommes intermédiaires ne sont pas pour autant rangées. A une heure du départ, quelques gouttes se font ressentir par les stratèges travaillent dur pour contrer n'importe quel aléa climatique.

L'extinction des feux précède de quelques secondes uniquement un drapeau rouge. En effet, un accident de grande ampleur implique de nombreux pilotes, notamment le Chinois Zhou qui a fini sa course à l'envers. Ce dernier, tout comme Albon qui a été impliqué va bien, malgré les effroyables images que les fans ont pu voir. L'envol de Charles n'a pas été bon, et rétrograde au quatrième rang, derrière Hamilton qui a doublé le Monégasque ainsi que Pérez. Devant eux, l'adhérence offerte par les pneus tendres de Verstappen permet aisément de prendre la tête de la course au détriment de Sainz.

La nouvelle grille de départ après un drapeau rouge est établie sur le classement du tour précédent. Par conséquent, Sainz reprend sa position sur Verstappen, tout comme Charles sur Hamilton. Tous les leaders reprennent la piste avec des gommes jaunes. Après une heure d'interruption et un tour d'installation derrière la voiture de sécurité, la course reprend.

Charles a entamé sa course de manière plus qu'offensive. Il a dans un premier temps perdu la troisième place face à Pérez. Toutefois, il reprend son bien au virage 4 mais a dû sacrifier un morceau d'aileron avant. Cela ne l'handicape pas tant que cela. Quant à lui, Pérez a été contraint de s'arrêter aux stands pour changer d'aileron.

Au dixième tour, Sainz offre tout simplement la tête de la course à Verstappen, après avoir perdu le train arrière à la sortie du virage 14. Au treizième tour, Verstappen crève à cause de débris sur la piste. Il rentre aux stands et ressort sixième. Charles et Sainz sont donc seuls aux commandes du Grand Prix.

Ferrari retourne dans ses travers et prend trop de temps pour demander à Sainz de laisser passer Charles, pourtant plus rapide. Sainz entre aux stands et laisse Charles aux commandes. La bataille en interne a coûté au Monégasque, puisqu'il voit Hamilton revenir comme une balle dans ses rétroviseurs.

A la fin du 26e tour, Charles s'arrête sans changer d'aileron avant, et retrouve sa troisième place initiale au profit d'Hamilton qui retrouve, chez lui, les commandes d'un Grand Prix, pour le plus grand plaisir des fans anglais. De son côté, Verstappen ne s'en sort pas et se plaint de nombreux dégâts.

Au trente-et-unième tour, Charles passe enfin son équipier et s'élance à la poursuite du leader Hamilton, qui rentre aux stands trois tours plus tard. L'écart se creuse tour après tour entre les deux pilotes Ferrari.

Au quarantième tour, Ocon voit sa voiture le trahir et provoque une voiture de sécurité. Néanmoins, Ferrari fait encore des siennes et ne fait pas rentrer Charles aux stands. Tous les autres pilotes ont changé de pneus.

La relance de course se fait à la fin du quarante-deuxième tour. Sainz prend la tête et s'envole dans la foulée. Viens ensuite une sublime bataille entre Charles et Hamilton. Malgré la résistance héroïque du Monégasque, il cède et perd le podium.

Sainz remporte son premier Grand Prix et devient le deuxième Espagnol à s'imposer en Formule 1. Félicitations à lui, qui change de statut dans le paddock. Il y a néanmoins de grands questionnements à avoir sur les choix pris par Ferrari, nous en reparlerons certainement sur nos réseaux.

Classement à l'issue de la course :

Top 5 du championnat pilotes : 
01. M. Verstappen : 181 points
02. S. Perez : 147 points
03. C. Leclerc : 138 points
04. C. Sainz : 127 points
05. G. Russell : 111 points

Classement des constructeurs : 
01. Red Bull : 304 points
02. Ferrari : 228 points
03. Mercedes : 188 points
04. McLaren : 65 points
05. Alpine : 57 points
06. Alfa Romeo : 51 points
07. Alpha Tauri : 27 points
08. Aston Martin : 16 points
09. Haas : 15 points
10. Williams : 3 points

Déclaration de Charles après la course :
"On m'a demandé de rester en piste au moment de la voiture de sécurité. Honnêtement je suis très déçu."

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Photo : Media Ferrari