Deux semaines après le Grand Prix du Japon ayant amené une seconde étoile sur le casque de Max Verstappen, c'est sur le circuit des Amériques que le paddock se retrouve, pour la deuxième fois de la saison aux Etats-Unis. Au classement des pilotes, Charles est, à quatre courses de la fin de l'exercice 2022, relégué à une seule unité de Perez, son rival pour la place honorifique de vice-champion du monde.
Ferrari, à l'instar de McLaren, Alfa Romeo et Williams, honore une partie de ses obligations en installant le temps de la première heure d'essais libres un jeune pilote. Robert Shwartzman occupe donc la F1-75 de Charles, ce dernier étant sur le muret des stands aux côtés de Laurent Mekies, impatient à l'idée de remonter dans la monoplace.
Alors que la plupart des ressources sont d'ores et déjà tournées vers la saison prochaine, Ferrari et les neuf autres écuries travaillent pour la deuxième séance d'essais avec Pirelli, équipementier unique en pneumatiques depuis 2011. Pendant quarante-cinq minutes (la séance étant exceptionnellement étendue à quatre-vingt-dix minutes), des pneus prototypes sont chaussés sur des voitures sur lesquelles les réglages ne peuvent pas être modifiés.
Les vingt pilotes jouent le jeu et Charles effectue ses premiers tours de piste en profite pour signer le meilleur temps du vendredi en 1'36"810. De manière générale, peu de temps n'a pu être réellement consacré à la préparation de la course dominicale, ce qui laisse un certains nombre d'interrogations sur l'identité des favoris en suspens.
Samedi, les écarts entre Charles et Max Verstappen sont infimes, les deux pilotes se partageant les secteurs. En effet, si la Ferrari domine dans le premier secteur, la vitesse de pointe de la RB17 place le Néerlandais en orbite pour le reste du tour. Les Mercedes restent comme toujours à l'affut, mais sans pour autant pouvoir être en mesure de signer une seconde pole position cette saison.
Avant les qualifications, les rumeurs se confirment et Ferrari place un sixième moteur ainsi qu'un sixième turbo dans la monoplace de Charles Leclerc, le condamnant à une rétrogradation de dix places sur la grille. Il partira, au mieux, à la onzième position. Perez, reculera également de cinq positions, ce qui laisse encore des espoirs aux tifosi quant à la lutte entre les deux pilotes.
La Q1 et la Q2 se suivent et se ressemblent et aucun problème ni inquiétude ne se font ressentir pour Charles et Carlos Sainz. Lors de la dernière session qualificative, le Monégasque réalise un très beau premier temps, reléguant le double champion du monde à trois dixièmes. Toutefois, une légère perte du train arrière dans le dernier virage prive Charles du meilleur temps, au bénéfice de son coéquipier pour soixante-cinq millièmes. Verstappen signe le troisième temps, à quatre-vingt-douze millièmes de la pole de l'Espagnol. Ce dernier signe son troisième pneu de karting (neuf pour Charles).
Classement des qualifications :
Au départ dimanche, les principaux protagonistes s'élancent avec des pneus mediums, pour éventuellement ne s'arrêter qu'une seule fois. A l'extinction des feux, Sainz fait un très mauvais départ, se fait immédiatement doubler par Verstappen et se fait percuter par Russell au premier virage. Le week-end américain fut bref pour l'Espagnol qui enterre ses espoirs pour la lutte pour la deuxième place au championnat du monde. Son abandon est causé par une fuite hydraulique. Le Britannique, fautif, est sanctionné de cinq secondes de pénalité.
Charles prend un départ moyen mais gagne trois places à la fin du premier tour. Il remonte même à la septième place à la fin du sixième tour après avoir doublé Gasly et Norris. De son côté, il n'en fallait pas davantage à Verstappen pour prendre le large en tête, les deux Mercedes complétant le podium provisoire.
Le début de course est calme, mais les choses évoluent à la fin du treizième tour, lorsque les leaders décident de s'arrêter aux stands. Charles poursuit son effort sur les gommes mediums et monte sur le podium, après avoir doublé sur la piste les deux Aston Martin, étonnamment performantes à Austin.
Au dix-septième tour, Charles demande à ses ingénieurs d'envisager le plan E. Au même moment, Bottas commet une erreur, ce qui provoque l'entrée de la voiture de sécurité. Ferrari est réactif et Charles profite d'un arrêt "gratuit". Il ressort en quatrième position, avec des pneus plus frais que ceux de son prédécesseur Perez. La Safety Car se retire à la fin du vingt-et-unième tour. Un tour plus tard, un violent choc entre Alonso et Stroll oblige une nouvelle interruption de course. Le Canadien, en voulant défendre sa position, se décale et se fait percuter par l'Espagnol. Les images sont fortes, mais après des années de prévention sur les défenses en piste, il fallait bien qu'il y ait un accident de la sorte un jour…
La course se relance à la fin du vingt-cinquième tour. Si Charles tenait à bonne distance Perez, il se plaint rapidement de la vitesse de pointe affolante du Mexicain. Il tente toutefois une première attaque au bout de la ligne droite au tour 29, sans succès. Au trentième tour, il essaye une nouvelle fois et accomplit un sublime dépassement par l'intérieur ! Le Mexicain peut se plaindre autant qu'il veut, la manœuvre est de grande classe ! Charles sort dans la foulée de la zone DRS de son rival, et se concentre désormais sur les cinq secondes qui le sépare de Lewis Hamilton. Le Britannique s'arrête à la fin du tour 34 pour tenter l'undercut sur le Néerlandais.
Alors que Charles et Max s'arrêtent en même temps, le double champion du monde subit un très mauvais arrêt. Le Monégasque ressort juste devant, permettant à Hamilton de s'envoler pour la première victoire de la saison ! Une belle passe d'armes se déroule sous les spectateurs américains, mais la longue ligne droite profite à Verstappen et passe son rival. Hamilton, Verstappen et Charles sont peut être les trois meilleurs pilotes de la grille et se retrouvent aux trois premières places à quinze tours de l'arrivée. Malheureusement, Charles sort de la zone DRS de Verstappen au quarante-quatrième tour et ne doit plus se préoccuper que sur la sécurisation du podium.
Alors que Charles garde Perez à deux secondes de lui, Verstappen récupère la première place. Une chose est sûre, le DRS est surpuissant sur ce circuit.
A l'arrivée, Verstappen signe une treizième victoire dans ce championnat du monde. Red Bull est sacrée championne du monde des constructeurs pour la cinquième fois de leur histoire, au lendemain du décès du patron Dietrich Mateschitz. Charles termine à moins d'une seconde devant Pérez et monte sur un podium pour la cinquième fois consécutive ! Il reprend également la deuxième place au championnat, pour deux points ! Autrement, il dépasse son nombre de points record acquis au cours d'une saison. En effet, il avait accumulé 264 points en 2019 et est, à trois courses du terme, à 269 points.
TOP 6 du championnat pilotes :
01. M. Verstappen : 391 points
02. C.Leclerc : 267 points
03. S.Perez : 265 points
04. G. Russell : 218 points
05. C. Sainz : 202 points
06. L.Hamilton : 198 points
Classement des constructeurs :
01. Red Bull : 656 points
02. Ferrari : 469 points
03. Mercedes : 416 points
04. Alpine : 144 points
05. McLaren : 138 points
06. Alfa Romeo : 52 points
07. Aston Martin : 51 points
08. Haas : 38 points
09. Alpha Tauri : 36points
10. Williams : 8 points
Déclaration de Charles après l'arrivée :
"Non, je n'ai pas de frustration, mais on a souffert de la dégradation. C'est bien de monter sur le podium, surtout quand on part douzième. C'était à la limite et assez musclé avec Sergio, je pouvais me le permettre car je me bats avec lui pour le championnat. Dans le premier secteur, avec les force G et la dégradation contre laquelle on se bat, c’est difficile. C’était une belle bataille avec Checo, mais on doit continuer à travailler pour parvenir à mieux lutter contre eux.Avec Max c'était plus compliqué car c'était la situation inverse et il avait le DRS. De toute façon, les deux Red Bull avaient un meilleur rythme sur la fin de course. Je suis très chanceux d’être un pilote Ferrari et je le sais. Mais on doit continuer à attaquer car il y a un public très nombreux avec les t-shirts rouge, donc on va essayer de faire mieux. Aucune mise à jour n'est prévue pour le Mexique. Nous allons essayer de tirer le meilleur parti du package que nous avons."
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Photo : Media Ferrari