F1 2022 - Mexico : Une course anonyme et à oublier...

Les week-ends de Grand Prix se suivent et se ressemblent pour le paddock de Formule 1. En effet, l'hymne autrichien résonne sur les circuits depuis fin juillet en France, soit huit Grands Prix consécutifs. Les titres mondiaux étant attribués pour Red Bull et Verstappen, un des seuls objectifs restant pour Charles et les siens est de gagner une des trois épreuves restantes. Avec deux points d'avance sur Perez, le local de l'étape, le Mexique doit pouvoir être le théâtre d'une belle lutte pour la victoire.

Avec ses plus de deux mille deux cents mètres d'altitude, le circuit Hermanos Rodríguez est naturellement le plus haut du championnat. La faible densité de l'air conduit à un faible appui aérodynamique. Les ailerons arrières des monoplaces sont par conséquent très relevés pour réussir à plaquer les voitures au sol dans le sinueux secteur deux et dans le stadium, spécificité mexicaine qui autorise de très belles images.

Le vendredi de Charles ne se passe pas comme prévu. Une crevaison entrave légèrement la préparation lors de la première séance d'essais. Il parvient toutefois à se hisser à la deuxième place juste derrière son coéquipier. A l'instar de Vettel en 2017, Charles perd le train arrière de la F1-75 dans les enchaînements rapides du deuxième secteur et percute le mur, suffisamment fort pour avorter le reste de sa deuxième session. Cette dernière était une nouvelle fois consacrée aux tests des pneus Pirelli pour la saison prochaine. Fort heureusement, les dégâts ne sont pas préjudiciables et le Monégasque pourra reprendre son effort le lendemain, avec comme but de signer sa deuxième pole position au Mexique après 2019, même si la ligne droite des stands n'assure pas une sortie du premier virage en tête.

Le samedi est encore plus compliqué à vivre pour Charles et ses supporters. L'ultime séance d'essais libres commence à montrer les mauvais choix pris par l'écurie en termes de réglages. De leur côté, Mercedes et Red Bull se retrouvent en haut des feuilles de temps, rappelant des souvenirs de la saison passée. Les Ferrari sont à la peine et les craintes vont se confirmer lors des qualifications.

Si la Q1 se passe normalement (Charles est malgré tout à plus de trois dixièmes de Lewis Hamilton), la Q2 montre qu'un tour parfait peut autoriser Charles à rêver de la première ligne. Les cinq premiers se tiennent en six centièmes de seconde, et Charles a avorté son tour alors qu'il avait signé le record absolu dans le secteur 2.

En Q3, les deux Ferrari n'ont finalement pas pu se battre avec les Mercedes et surtout avec la RB18 de Max Verstappen. Le DRS de Charles a rencontré un problème, rendant impossible tout espoir. Le Néerlandais signe une dix-neuvième pole position en carrière, dépassant Charles et ses dix-huit poles. Ce dernier échoue à la septième position, derrière Sainz et même Bottas. Le Monégasque craint une course compliquée si aucun changement ne peut être effectué sur la tenue de route de la monoplace. Causé par le manque d'air au Mexique, le turbo doit fonctionner à plus haute intensité pour le même rendement. Ferrari a, pour protéger cet élément, dû réduire la puissance du moteur. Tout cela a pour conséquence une glisse du train arrière et une surchauffe des pneus.

Carlos Sainz gagne une manche supplémentaire face à Charles mais reste à longue distance puisque le predestinato mène 14 à 6 dans l'exercice des qualifications. Depuis Austin, l'enfant de Monaco est assuré de devancer l'Espagnol au calcul des courses, voyons si la tendance se poursuit dimanche.

Classement des qualifications :

Dimanche, seules les Red Bull et les Ferrari partent, dans le top 10, avec des gommes tendres. Au départ, Charles s'est bien envolé mais Sainz a bien défendu sa place, notamment au virage 4. Le Monégasque prend malgré cela le meilleur sur Bottas et se retrouve juste derrière son coéquipier. Devant, Verstappen maintient sa première place mais Hamilton dépasse Russell.

Les premiers tours de piste voient Charles rester à l'écart de Sainz, l'Espagnol gardant deux secondes d'avance. C'est le rythme de la F1-75 qui déçoit et il est peu probable, sauf incident de course, qu'un pilote rouge monte sur le podium. Au dix-huitième tour, Charles accuse un retard de trois secondes et demie sur Sainz et affiche un moins bon rythme pour sûr. La course est de manière globale peu intéressante à ce moment donné. Il ne semble y avoir rien à jouer pour Charles, qui propose même à ses ingénieurs le plan C, qui nécessite une bonne gestion du trafic, et donc un nombre pluriel d'arrêts aux stands.

Perez s'arrête à la fin du vingt-troisième tour pendant cinq secondes, ce qui beaucoup trop pour tenter un undercut sur Hamilton qui le précède. Il est imité par Verstappen deux tours plus tard. Le double champion du monde est ressorti juste devant Sainz.

Charles s'arrête à la fin du vingt-huitième tour, pour une durée de 2"3 secondes, ce qui constitue un excellent arrêt ! Il ressort douzième en gommes mediums. Sainz s'arrête un tour suivant et perd une seconde aux stands par rapport au Monégasque.

A la mi-course, Charles est virtuellement sixième puisque Alonso et Bottas ne sont pas encore immobilisés. Il est à quatre secondes de son coéquipier Sainz. Ce n'est qu'au quarante-et-unième tour que les deux pilotes Ferrari récupèrent leurs places initiales.

Au cinquante-et-unième tour, Ricciardo attaque Tsunoda mais le percute. L'Australien juge extrêmement mal et le Japonais est contraint à l'abandon. Le principal protagoniste restera pour la fin du Grand Prix Daniel Ricciardo car il effectue une belle remontée jusqu'à la septième position grâce à ses pneus tendres.

Au soixante-cinquième tour, une voiture de sécurité virtuelle est déployée suite à l'abandon d'un Fernando Alonso énervé pour des soucis de fiabilité.

A la fin de ce qui est très certainement le Grand Prix le plus ennuyeux de la saison, c'est Max Verstappen qui signe son quatorzième succès de la saison, constituant alors un record dans l'histoire de la Formule 1. C'est un chiffre fou, que nous sommes obligés de saluer. Charles termine à une anonyme sixième place. Il était ni dans le rythme des leaders, ni dans celui de Sainz. C'est le premier week-end où l'Espagnol est meilleur que Charles sur l'ensemble de l'évènement. Doit-on se réjouir du fait que seules les trois écuries de tête soient dans le tour du leader ? Pas sûr…

Au classement des pilotes, Perez reprend la deuxième place au profit de Charles pour cinq points. Sainz perd quant à lui la cinquième position face à Hamilton.

Classement à l'arrivée du Grand Prix :

TOP 6 du championnat pilotes : 
01. M. Verstappen : 416 points
02. S. Perez : 280 points
03. C. Leclerc : 275 points
04. G. Russell :  231 points
05. L. Hamilton : 216 points
06. C. Sainz : 212 points

Classement des constructeurs : 
01. Red Bull : 696 points
02. Ferrari : 487 points
03. Mercedes : 447 points
04. Alpine : 153 points
05. McLaren : 148 points
06. Alfa Romeo : 53 points
07. Aston Martin : 51 points
08. Haas : 38 points
09. Alpha Tauri : 36points
10. Williams : 8 points

Déclaration de Charles après l'arrivée :
"Ça fait mal et même si on s’attendait à être un peu plus en difficulté ici, nous en avons eu beaucoup, surtout au niveau du moteur. Ça n’a pas facilité les choses, mais une minute de retard sur le vainqueur, ça fait vraiment beaucoup. J'ai eu l'impression d'être revenu à Spa-Francorchamps. Hier, le DRS était cassé hier en fin de Q3, nous avons pu le changer pour la course et il a fonctionné. Par contre, nous n'avons pas pu changer ce qu’on voulait sur le moteur. Les problèmes étaient toujours là, mais ça n’explique pas l’écart. Ça nous faisait perdre un peu de performance mais ça n’explique pas une minute de retard."

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Photo : Media Ferrari